La gestion de l'information en période de pandémie

La gestion de l'information en période de pandémie

Face à l’actuel climat d’angoisse vis-à- vis du risque d’aggravation du nombre de contaminations et de l’absence de réponse médicale efficace et suffisante, le Coronavirus (Covid19) continue d’éveiller les craintes de la planète et est le sujet d’actualité le plus commenté par les médias et sur les réseaux sociaux.

Déclaration de pandémie de l’OMS

Dans cette crise sanitaire de forte envergure, l’Organisation Mondiale de la Santé a un rôle primordial à jouer, car c’est la seule institution à pouvoir officiellement déclarer une pandémie.

Pour rappel, il existe trois échelles de gravité dans la vie d’une maladie. Tout d’abord, l’endémie qui est la présence anormale d’une maladie dans une zone géographique.

Ensuite, l’épidémie désignant l’augmentation rapide de l’incidence d’une maladie en un lieu donné et à un moment donné. Enfin, le niveau de gravité le plus haut, la pandémie étant une épidémie à l’échelle mondiale.

Pour pouvoir juger du statut du Coronavirus, l’OMS se réfère à des seuils de gravité avant de pouvoir employer ce terme. Le mercredi 11 mars 2020, l’OMS déclara la pandémie à l’égard du Covid19.

En 2015, au sein d’une liste de huit pathogènes émergeant à surveiller car ayant un risque pandémique, l’OMS avait déjà évoqué le Coronavirus MERS et le Coronavirus SRAS, virus faisant partie de la famille du Coronavirus 2019.

Malgré l’absence de déclaration de pandémie de la part de l’OMS antérieurement, l’organisation suisse préconisait l’application de règles de vigilance sanitaire et mettait en garde envers les risques d’infodémie.

Augmentation du risque d’infondémie

L’infodémie désigne, selon les termes de l’OMS, une quantité excessive d’informations sur un problème rendant difficile l’identification d’une solution et qui malheureusement, est la cause de la prolifération de rumeurs infondées.

Dans son allocution en date du 16 mars 2020, Emmanuel Macron a mis en garde contre la circulation d’informations en masse durant cette crise sanitaire et le risque d’infodémie.

En effet, le président de la république a interpellé les français en demandant « de garder le calme dans ce contexte », disant avoir vu « ces dernières heures, des phénomènes de panique en tous sens », et ajouta « Nous devons tous avoir l’esprit de responsabilité. Il ne faut pas que les fausses informations circulent à tout va ».

Le président surenchéri en demandant « d’éviter l’esprit de panique, de croire dans toutes les fausses rumeurs, les demi-experts ou les faux-sachant. La parole est claire, l’information est transparente et nous continuerons de la donner », en rappelant que la véritable source dans laquelle doit être puisée l’information, est l’État et le Gouvernement.

De plus, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a mis en garde cette semaine sur son site officiel, contre les arnaques de la part de sociétés malintentionnées et parfois même de certains particuliers.

Ces dernières commercialisaient des produits dits « miracles » contre le coronavirus, des dépistages, ou même encore la délivrance de fausses attestations contre paiements, s’adonnant par ailleurs à des escroqueries à la charité en faisant des appels aux dons déshonnêtes.

Par ailleurs, l’État d’urgence sanitaire a été déclaré en France, ce régime est encadré par la loi du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19, pour une durée de deux mois à compter de son entrée en vigueur.

Cette loi présente l’état d’urgence sanitaire et son fonctionnement, les mesures d’urgences économiques et d’adaptation à la lutte contre l’épidémie et les dispositions électorales.

Ainsi, ce texte est une source fiable et complète d’information, exposant les mesures exceptionnelles applicables en France, par exemple en ce qui concerne les sanctions applicables au non-respect du confinement ou concernant la situation des travailleurs.

Nécessité de vigilance face à l’information

Il ressort de tout cela qu’il est indispensable, même presque vital à ce stade de savoir où trouver l’information auprès de sources fiables et comment trier celle-ci. Même les médias les plus réputés peuvent participer (inconsciemment) à cette spirale infernale de « fake news » en usant de titres accrocheurs repris instantanément par les utilisateurs des réseaux sociaux qui n’ont pas pris le temps de prendre connaissance du contenu de l’article.

Dès lors, le gouvernement semble préconiser le recours aux sites officiels comme celui du Ministère des Solidarité et de la Santé, rubrique » Coronavirus COVID-19 » et également https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus apportant toutes les réponses aux questions des citoyens et mis à jour quotidiennement.

Il résulte ainsi du devoir de chaque États et des divers acteurs de santé privés ou publics qui s’expriment dans les médias, de tenter d’apporter des réponses précises et compréhensibles aux citoyens afin de lutter contre le risque d’infodémie, et cela passe majoritairement par la consultation des sites officiels du gouvernement ou de ses réseaux sociaux.

Silène COUTANSON
Master 1 Droit des affaires,
Appliqué au monde de la santé.

Publié le 26 avril 2020